Comment peut-on trouver des liens entre un match de foot, avec la maladresse des joueurs, la glissade d’un défenseur, la lenteur d’un autre, la malchance d’un attaquant qui tire sur la barre, ou le mauvais choix d’un autre, un arbitrage contestable…. et l’organisation du PSG, avec son recrutement à plusieurs têtes (Létang, Emery, Kluivert, Al-Khelaïfi), sa gestion humaine à la tête du joueur (Aurier), la gestion de l’institution PSG qui provoque des remous en interne, des choix humains dans des fonctions importantes qui n’apportent pas de valeur ajouté (Kluivert), l’acceptation aveugle de non professionnalisme (hygiène de vie en particulier) de certains joueurs, du retour des ultras, ces supporteurs qui viennent ternir l’image du club…
Certes, les commentateurs avertis (les anciens joueurs, journalistes spécialisés, etc.) peuvent évoquer la présidence du PSG et son projet sportif, assurément pas parfait, avec des erreurs et « des trucs mal faits et mal pensés avant »…
ils ont des convictions et des idées sur l’organisation…mais est ce le problème des 8 dernières minutes?
Les erreurs structurel du PSG sont-ils vraiment liés à ce qui s’est passé mardi au Camp Nou?
Ma conviction est que non…
ces 8 minutes de tétanie collective ne sont que le comportement des joueurs sur le terrain… d’abord de joueurs du Barca qui ont joué au fond leur (très mince) possibilité de gagner, en provoquant la chance et la réussite, et ensuite de joueurs du PSG, qui se sont transformés en statues ou plutôt mannequin d’entraînement … parés pour le musée Grevin.
le 6-5 final est le résultat de 2 fois 96 minutes … une faille mentale qui s’est transformé collectivement en faillite physique… « tétanisés » comme le souligne justement Christian Gourcuff… en commençant par Trapp, bloqué de bout en bout, sur le premier but, sur le coup franc, il regarde la balle sans esquisser un geste… pas un joueur, sauf peut-être Cavani, a pu sortir de cette torpeur physique. Ils n’avançaient pas, en retard, sans énergie… et sans physique, les pieds trainent, et les ballons s’égarent…
Le signes d’un « craquage mental » passe par l’observation des comportements du physique… (Personne n’est dans la tête des joueurs…).. Et ce manque de dynamisme était criant.. et pourtant cela aurait pu « passer »…
Olivier Dall’Oglio évoque le travail de leurs émotions avant le match… sûrement, qu’il y avait un travail spécifique sur la « remontada »… et si elle arrivait, qu’est ce que l’on fait, qui prend en charge, comment la gère-on individuellement et collectivement?
Il a sûrement manqué
Mais ce travail aurait aussi été bénéfique bien en amont de ce rendez vous…
Alors on pointe encore le manque de leadership des joueurs cadres et de Thiago Silva en particulier… mais nous sommes avec une équipe de très haut niveau, de plus de 560 millions d’Euros de budget… ce n’est pas un petit club de quartier… les joueurs sont des très bon joueurs, qui savent tous jouer et gérer ce type de situation… enfin, je le pense…
au moins 1 ou 2 joueurs auraient pu gérer cette pression et donner le ton à la résistance dans ces dernières minutes… mais dans ce stade en délire, sans possibilité de communiquer réellement, écartés par des dizaines de mètres, tous les joueurs se sont retrouvés en peu perdus… sans ressources… sans direction… et tous ont perdu pied…
c’est ça le côté le plus incompréhensible… c’est ce naufrage collectif dans les 8 dernières minutes… comment 11 joueurs se délitent … paralysés…
les pieds dans la fonte, incapables d’agir.. au minimum de réagir…
Spectateurs de leur propre inefficacité…
comment 11 joueurs deviennent des mannequins…?
Tentative d’explication:
une équipe oscille entre deux effets contraires (de mouvement et d’inertie)
Effet dit « Ringelman » ou perte de motivation – Effet d’inertie
Diminution de la contribution individuelle quand la taille d’un groupe augmente
Tendance à se démobiliser en présence d’autrui – la contribution individuelle baisse
L’individu fait moins d’effort personnel comme s’il se laissait porter par les autres
Et si chaque joueur du PSG s’était laissé porter par les autres… tombant dans une paresse de haute pression
Dans c’est moment d’intense pression (Camp Nou en coupe d’Europe… c’est là que se révèlent les champions…), nous pouvons concevoir la difficulté de coordonner les efforts du plus grand nombre et nous avons pu constater la déperdition d’investissement de chacun, le manque de cohésion du groupe … l’inertie de Ringelman..
Effet dit « Chen » ou stimulation réciproque
Effet de stimulation lorsque deux personnes réalisent une action ensemble.
Coaction 2 ou à 3.
Augmente le degré de mobilisation de chacun.
Chaque participant développe plus son action que s’il était seul. Les premiers résultats s’ajoutent au résultat de l’autre cela dégage le sentiment d’une puissance accrue.
c’était une solution à travailler –
car dans cet vaste espace d’un terrain de foot, l’énergie peut être restitué par petits groupes… la communication est possible, visuellement, oralement… le non verbal ( le langage du corps, les regards) est visible de joueurs proches les uns des autres, le verbal (mots clé, encouragements..) sont audibles… alors, l’équipe peut retrouver des « batteries » qui marchent pour se sortir de sa torpeur limitante… stimulation d’un groupe qui mobilisent la défense, le côté droit, ou gauche, le milieu ou l’attaque…
Par petits groupes, en capillarisation, ils peuvent retrouver une énergie constructive, pour stopper leur paralysie… la stimulation de Chen…
Mais oublions aussi le fantasme de l’Homme Providentiel – du Leader qui va donner la voie à suivre… Aucun leader n’a un impact dans ces quelques dernières minutes… seuls, les Hommes qui sont dans l’action, sont en mesure d’agir réellement.
La Puissance du groupe dans ces moments vient des cœurs de chacun des Hommes…
Mais ces cœurs ne fonctionnaient pas dans ce laps de temps, si court, mais si long que 3 buts s’y sont glissés, inexorablement …