Pour le week-end du Saut Hermès, compétition internationale de saut d’obstacles, a eu lieu ce week-end (17-19 mars) au Grand Palais, à Paris. A cette occasion, Ilosport a rencontré Roger-Yves Bost, champion olympique 2016 de saut d’obstacles par équipe avec Sydney Une Prince. Découvrez sa préparation physique…
« Roger-Yves Bost, à quoi ressemblent vos journées d’entraînement ?
Dès 7 heures, je suis à cheval. Je monte du matin au soir, sur une dizaine de montures différentes. J’essaie de sauter deux ou trois fois quotidiennement, comme en compétition. Je sautais avec 7/8 chevaux par jour quand j’étais jeune, mais plus maintenant (sourire). Le week-end, je prends également le temps de courir le matin.
La course est votre seule activité physique, en dehors de l’équitation ?
Je fais de l’entraînement en côtes, en marchant et retenu par un élastique pour forcer sur les cuisses. Mais ce n’est pas énorme.
En fait, on s’entraîne surtout avec les mouvements que l’on sait faire, en montant à cheval. Ce qui peut être une erreur parce qu’on a besoin de travailler d’autres muscles. Plus jeune, je courais beaucoup, je faisais de la musculation parce que j’aimais bien… mais je n’avais pas conscience de l’importance que ça avait.
Maintenant, à 51 ans, je m’en rends compte.
Enfin, c’est surtout quand j’ai arrêté la musculation que je me suis rendu compte que ça m’avait servi (sourire).
Au sujet de la préparation physique, les mentalités sont-elles en train d’évoluer dans votre sport ?
Oui, il y a de plus en plus de cavaliers qui s’entretiennent, qui vont courir, qui font attention à ce qu’ils mangent.
Tout est tellement serré niveau technique que l’on doit jouer sur des petits paramètres, comme le poids notamment.
Après, une minute (le temps de chaque passage, ndlr), c’est rapide, donc tant qu’on est souple et efficace en piste, ça va !
Mais il y a une réelle évolution. Il y a quelques années, les Anglais buvaient des bières avant de monter à cheval et gagnaient quand même. Ce sont les Allemands qui ont apporté une certaine rigueur.
La rigueur de l’entraînement, cela inclut aussi un bon échauffement, non ?
Tous les jours, je commence par marcher un peu.
Je choisis un cheval qui n’est pas trop compliqué, pour commencer à me chauffer les adducteurs. Je ne vais pas en prendre un qui fait des coups de cul, ni sauter dès le matin. Mais on ne s’échauffe pas tant que ça, seulement avec des exercices basiques (ouverture/fermeture des jambes avec résistance, étirements).
C’est en montant plusieurs chevaux que nos muscles se mettent en route au fur et à mesure.
Quels sont justement les muscles qui travaillent le plus ?
Les adducteurs, les quadriceps, le dos, un peu les triceps également.
Il y a aussi les abdominaux.
Et le gainage : ça, c’est très important !
Les gens qui ne montent pas régulièrement s’en rendent compte plus que nous d’ailleurs (rire).