Le Figaro mercredi 28 juillet 2010- un article intéressant sur Pierre Carraz, l’entraineur méconnu de Christophe Lemaitre, jeune sprinter, nouveau champion d’Europe , nouveau détenteur du record de France du 100 mètres …
et deux réflexions qui me viennent spontanément en le lisant :
Dans la lignée de travail de Jeremy Fontang avec Jeremy Chardy en tennis, Pierre Carraz s’est engagé quand il découvre un « tel phénomène » de 14 ans. Plus de 10 ans sont passés, sûrement beaucoup de travail, et un succès s’est dégagé de cette rencontre à deux, faite de progrès progressifs et avec la sagesse du travail bien fait. « Tous les deux, nous y avons toujours cru, sans nous fixer de barrières… »
Malgré tout, sagesse de l’entraineur, il se refuse de voir plus loin que la fin de l’Olympiade 2012… « J’ai promis à ses parents d’accompagner Christophe jusqu’aux jeux de Londres ». Après j’aurais passé l’âge, dit le septuagénaire, « le haut niveau n’est plus ce qu’il était. Les athlètes y sont souvent capricieux »
La deuxième réflexion concerne jean Claude Perrin, qui évoque cette race en voie de disparition. « Celle des entraineurs de club, passionné et désintéressé, capables de repérer les jeunes talents et de les accompagner au plus haut niveau ». Et Pierre Carraz se souligne « Bénévole » celui qui n’a jamais fait de l’athlétisme son métier…
J’ai peur que ce message soit mal interprété …donnant une image ambigüe de ce qu’il faut attendre d’un entraineur… juste un personne qui se sacrifie et ne gagne rien …qui passe beaucoup de temps, et offre ses compétences apprises au prix d’une vie… doit-il être considéré juste comme un « sauveteur » qui se projette pour plus de 10 ans dans l’accompagnement, sans récolter un peu du succès de son protégé ?… je comprends que Jean Claude fustige les pseudo- entraineurs qui se précipitent sur les athlètes en devenir pour devenir eux même quelqu’un… ceux qui prônent la culture micro-onde avec résultat immédiat, et qui attendent juste que les jeunes soient formés et prêt à réussir pour profiter du travail des autres, ou encore ceux qui veulent assouvir un besoin de reconnaissance , enfin ceux qui encombrent les médias plutôt que les pistes d’athlétisme, …
Mais attention, Jean Claude, tout le monde n’a pas la chance et l’opportunité de vivre, et faire vivre sa famille, sans demander de contrepartie du temps donné… tout travail mérite salaire, dit-on, surtout quand ce travail est brillamment impressionnant de réussite… cela fait partie d’un échange sain et utile pour les deux…montrant respect de l’humain et du travail…
Etre totalement désintéressé … une attitude de riche…et ne soyons pas incrédule…. il y a presque toujours une contrepartie ….
Et puis aussi peut être que les athlètes seraient moins capricieux, si dès le début de la relation, on pouvait considérer l’entraineur comme un référant important…et la rémunération est une forme logique et utile dans un accompagnement durable dans un respect mutuel…. Avec un contrat pour les deux…
En espérant que c’est moi qui l’interprète mal… il ne pensait pas mal… mais attention aux interprétations fausses, très à la mode dans les relations entraineur-entrainé dans le sport dénigrant souvent l’entraineur…
Car je pense que Jean Claude est un vrai entraineur, qui a certes compris, depuis longtemps, que l’on ne vit pas que d’amour et d’eau fraiche… et qui sait se faire payer pour ses compétences et sa gouaille devenu célèbre… je l’aime bien…