La Méthode Onesta (Equipe de France Hand Ball)
tiré de l’article du journal l’Equipe janvier 2010- Laurent Moisset
Un retour sur cet article pour célébrer leur victoire à l’Euro
Belle leçon de coaching …..
« Passé toutes nos rancœurs …sur l’arbitrage – évidemment un moyen de se protéger, de se dégager de toute responsabilité. Une fois que j’ai dépassé ce sentiment, j’ai compris qu’il ne fallait pas se lamenter… et pour éviter que l’histoire se répète et pour être plus fort, il ne fallait pas craindre de se regarder dans une glace.
Le sens de ma fonction, à dès lors, évolué.
Avant j’avais dirigé d’une manière directive. Je décidais seul. C’est l’idée généralement répandu dans le coaching.
Si tu arrives à juxtaposer les regards du joueur et de l’entraineur, à les faire cohabiter, tu finis par avoir une multitude d’informations. En acceptant d’ouvrir la porte le joueur comprend que tu le prends en considération et pas seulement parce qu’il tire fort. Apres 6 années en place, il me sauta aux yeux que cette équipe méritait qu’on lui fasse confiance. Et comme je ne doutais pas d’elle… »
« Je ne crois pas qu’obéir au chef est un gage de réussite. En obéissant, un joueur se déresponsabilise. Et puis imposer c’est entrer dans un système militaire…j’ai toujours préféré miser sur l’intelligence des joueurs plutôt que sur leur obéissance pour que l’investissement soit durable.
Aujourd’hui, on écoute les joueurs, on ne doute pas de leur avis.
On les a habitué à dire des choses, à provoquer leur ressenti.
Ils ont appris à prendre leurs responsabilités.
Ils se sont emparés de cette liberté en assumant tous les risques.
Ils ont compris que s’ils s’engageaient à fond dans le truc, ils seraient beaucoup plus forts.
Même si au début ils étaient un peu incrédule car ils avaient l’habitude d’être dirigé en clubs. »
« On a crée au début un comité des sages, régi par les cadres de l’équipe, c’était un autre moyen de trouver du temps pour échanger.
On s’est vus régulièrement, on a abordé toutes les questions, toujours.
Le dur, évidemment a été d’harmoniser toutes les compétences, de réguler aussi tous les ego qui existent dans le groupe.
Mais l’équipe, naturellement, est devenue la priorité de chacun.
..
L’autre n’est pas un concurrent qui va te prendre ta lumière, l’autre est là pour t’aider à avoir ta part de lumiere »
« On s’est servi de toutes l’expérience de l’équipe et de sa capacité à « ingurgiter » tous les ingrédients proposés, pour utiliser la totalité du joueur. Le talent, la technique, la tactique. Et sa dimension psychologique. On l’a sentie quand le partage et l’échange se sont installés.
Ces grands champions ont identifié pourquoi ils se levaient chaque matin.
Je n’ai pas besoin de chercher des artifices pour les mobiliser ou les motiver. Ils sont en enquête permanente.
…ils ne sont plus au stade de se demander s’ils vont gagner, pour eux, aujourd’hui, il est en quête de marquer l’histoire. »
« Ce système repose sur un staff incontournable. Un système bien huilé aujourd’hui. Tous ont un rôle aussi important que les joueurs.
Cela me permet de ne plus être vraiment dans le quotidien, d’avoir le temps de chercher ce qui va pourvoir continuer à nous faire avancer. J’ai davantage une vision par anticipation. Je peux m’arrêter sur la fragilité émotionnelle d’un gars, percevoir pleins de détails.
Avec le staff, nous sommes pour mettre en ouvre la volonté de progrès des joueurs, pour les accompagner dans la performance.
On est toujours plus fort ensemble.
C’est ma fierté d’en être arrivé à cette belle conclusion »