Tony Parker est différent… lui qui a tutoyé les sommets de son art avec les San Antonio Spurs, 3 fois champion NBA et 3 fois all Star… A 29 ans, il est reconnu par ses pairs l’un des meilleurs meneurs du monde… un seul rêve en lui depuis tout petit le motivait : réussir avec l’équipe de France… Il gagne beaucoup d’argent, il a presque toutes les satisfactions de joueur de basket … les titres NBA, la reconnaissance… et pourtant, ce qu’il veut, c’est : Jouer les Jeux Olympiques, et faire partie du monde du sport universel. Se battre et gagner avec son pays.
Et cette quête du graal a été si difficile … si longue et remplie de déceptions collectives…
« Au fil des années, ne pas atteindre l’objectif augmente ta motivation et ta concentration. Cette année, je suis encore plus concentré et motivé » se confie t’il.
« Il est tellement focalisé qu’il emmène tout le monde. Tu n’as pas envie de dévier » dira un de ses coéquipiers. Car il est devenu au fil des années le leader que le basket français attendait sur le terrain. Lui, par le passé, très bon le plus souvent t, mais aussi moins impliqué dans le liant entre les joueurs. « Je suis plus impliqué en dehors du terrain. Je passe plus de temps avec mes coéquipiers pour partager mes sentiments, leur faire comprendre que c’est important que l’on fasse quelque chose avec l’équipe de France »
Il a dépassé son rôle de meneur du terrain, pour le partager dans les chambres, avec un mot pour chacun.
Présent, il a recadré ce qu’il pouvait considérer comme important…les détails… les échauffements le matin du match, et le fait d’être un peu trop tranquille, les fautes inutiles , aller boire un verre un soir…. « ça fait dix ans que j’attends ça. On reste là ! » Exige t’il à ses partenaires…
Tony Parker est dans le plaisir pur, de faire tout son possible pour réussir ce qu’il a décidé, avec France sur le maillot…la qualification Olympique, le titre européen… pas le plaisir de la rigolade… il laisse aux autres le soin de créer l’ambiance plus cool des repas et des discussions qui font passer le temps… « Lui, il n’est pas là pour amuser la galerie » comme dit un coéquipier. Lui il est là pour mettre un e bonne pression sur ses coéquipiers pour jouer et … gagner.
La France sera médaille d’argent. Défaite en finale face à l’Espagne… qui possède aussi ses leaders (Navarro, Gasol)
Ce que l’on peut retenir … pour l’entreprise:
Parker a pris soin de construire quelques pièces essentielles à une équipe performante :
La fonction de « pilotage » qui donne corps à l’équipe
« Il n’y a pas d’équipe performante sans chef.»
Cela ne veut pas dire qu’il a qu’une personne, un chef, qui décide de tout… la dynamique collective doit reposer sur l’ensemble des participants, et cela ne veut pas dire aussi que tout le monde commande… cela veut dire qu’il y a, à un moment ou à un autre, un équipier-leader qui « tire » le groupe. Il impulse de l’énergie. Il devient l’animateur. Il devient le « focalisateur » des objectifs de l’équipe…
« Il n’y a pas d’équipe performante sans objectifs. »
Comment produire l’effort de répartir le désir collectif dans l’ensemble du système. ? Comment réussir à faire travailler ensemble les individualités ? Et surtout comment dépasser la somme de celles-ci.
Développer le « Parker leadership » à l’ensemble de l’équipe, c’est mettre en œuvre pour Tony une communication efficace qui réussit à créer l’esprit d’appartenance :
- «communiquer et construire autour de visions partagées » : s’ouvrir aux autres car seul l’accord sur les finalités et les enjeux permet le management des systèmes complexes et donne un sens au mouvement et aux deuils à vivre à chaque étape du changement pour chacun des acteurs du projet.
- « Création d’un esprit commun – la cohésion» qui permet d’accepter le processus continu amenant chaque coéquipier à sortir d’une logique de l’obéissance « passive, active ou réactive » pour devenir « proactif »… malgré les contradictions et les frustrations, tous assument leurs différences et recherche une relation, qui en plus de la solidarité d’objectif, de la coresponsabilité, induit une complicité salutaire, qui leur permet de poursuivre un cheminement.
« Une équipe performante n’est pas seulement une équipe de copain »
Au delà des affinités, des liens moraux, de l’attractivité de chacun, c’est dans l’action que l’équipe devient performante, c’est à dire dans la recherche unité de action. Savoir jouer ensemble, synchroniser les actions, coordonner ses apports, accepter les passages de relai, savoir être sur le banc, ou en plus « lumière »,…
Cette équipe de France a été performante, car …
- Tony Parker a été modélisant pour l’ensemble du groupe : Sérieux, rigueur, soutien, exigence, humilité, ténacité, confiance dans les situations déstabilisantes. Il a accompagné ses coéquipiers avec lui.
- Chaque joueur a eu le sentiment d’être porteur de toute l’équipe (chacun fait au mieux ce qu’il doit faire pour la réussite de l’équipe)
- Chaque joueur a oublié ses intérêts individuels pour les mettre au service de l’équipe.
- Chaque joueur a été au plus prêt du meilleur de sa forme.
Parker en a été le formidable catalyseur.
Une équipe qui gagne, c’est une équipe qui ne laisse pas ses membres « élaborer une solution dans leurs coins ». Ce sont des personnes qui écoutent, parlent, s’intéressent aux autres, …qui fonctionne dans un processus de co-élaboration vers un intérêt commun, et qui donnera au système retenu (le contenu) une qualité plus forte, et le « plaisir-désir-énergie » de faire ensemble.
Ref
l’Equipe jeudi 15 septembre (article David Loriot) « Parker le possédé »
lequipe.fr
http://www.lequipe.fr/Basket/breves2011/20110920_184332_parker-je-realise-mon-reve.html